2/01/2010
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Départ de Zarzis
(Tunisie)
Lever à 7h. Nous décidons de lever le camp, de faire quelques courses et de
partir tenter le passage de la frontière pour la Libye. La nuit a été bonne
et ce matin le temps est encore superbe. Nous dégustons le lever de soleil
sur la mer depuis ce bivouac très sympa. Un dernier salut à nos voisins
Bernard et Nicole du 73 et nous filons via Ben Guardane jusqu'à Rass Ajdir,
la frontière Lybienne.
Et, oh surprise, sans difficulté particulière, nous sortons de Tunisie et
entrons en Libye en 2 heures. Pas de fouille de Prosper, juste la question
"Drinks ?". Les policiers Libyens passent bien 1 ou 2 coup de fils,
on ne sait à qui ? Nos passeports partent en voiture quelques minutes, on ne
sait où ? Nous payons 365 dinars Libyens (environ 180 €) dont 150 € doivent
correspondre depuis seulement quelques semaines à une taxe sur les
carburants. En effet, l'état Libyen considère qu'il subventionne fort le
carburant pour qu'il soit moins cher pour ses citoyens mais ne veut pas le
subventionner pour les étrangers, d'où cette nouvelle taxe.
Nous voilà donc en Libye après avoir payé environ 3,5 € pour une assurance
obligatoire, sans guide et sans policier dans la voiture, avec un visa de
transit de 2 semaines !
Nous ne nous le sommes avoués qu'après, mais tous les deux nous étions prêts
"psychologiquement" à nous faire refouler vers la Tunisie.
Déjeuner en bord de route puis arrêt au site magnifique sous un soleil
déclinant, de Sabratha où, avec l'autorisation de la police présente à
l'entrée du site, nous allons passer la nuit sur le parking. Les policiers
nous ont demandé de nous mettre plus près de l'entrée, vers eux, après nous
avoir prévenu qu'il y avait des mouvements sur le parking le soir et nous
avoir même proposé de nous accompagner à un hôtel qui fait camping (?) à
proximité. Nous leur avons dit que nous préférions rester la… on verra bien.
Depuis la frontière, nous avons passé 2 ou 3 contrôles de police… mais pas de
contrôle pour nous. Apparemment ils ne veulent pas embêter les touristes !
Nous avons déjà pu constater que les Libyens conduisent comme des fous :
vitesse excessive, prise de risque permanente pour doubler (en 3ème
position malgré la ligne blanche, dans un virage, le tout à plus de 100km/h
!). Cela donne un petit relent d'Inde… on va faire gaffe !
Etape à Sabratha (Libye)
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3/01/2010
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Départ de Sabratha
8°C au lever à 7h20 et il fait encore nuit vu que nous avons avancé nos
montres d'1 heure hier à la frontière. La nuit a été bonne. Effectivement il
y a eu du mouvement hier soir, mais le parking est si vaste que cela ne nous
a pas dérangés. Nous prenons la route vers Tripoli et gouttons, en
approchant, au chaos de circulation, aux embouteillages, à un mode de
conduite où tout est permis. Nous arrivons à notre point de bivouac pour
déjeuner, sur le quai vers le port des ferries, bien contents de s'être sortis
de ce foutoir sans aucune bosse. Nous nous posons sur une jetée juste après
le quai des ferries. Beaucoup de pêcheurs occupent les bords de la jetée. Ils
sont intrigués par Prosper et nous jettent des coups d'œil discrets.
Après-midi studieuse à préparer une mise à jour du site. Vers 16h nous
repartons en ville, pour essayer de trouver des policiers afin de valider
notre bivouac. Nous trouvons des policiers du "Tourism Security"
qui, bien sûr, ne parlent que l'Arabe. Après plusieurs coups de fils, un policier
parlant français nous explique au téléphone qu'il vaut mieux aller là où les
policiers vont nous conduire. Nous les suivons dans leur beau 4x4. Ils nous
accompagnent jusqu'à un parking coincé entre deux voies rapides… trop bruyant
et pollué pour nous. Nous repartons vers notre jetée et y passons soirée et
nuit avec une multitude de pêcheurs d'abord puis de rêveurs ou autres
amoureux venus admirer Tripoli qui est sublime vu de là. Puis quand tout ce
petit monde a été parti, la jetée est devenue très calme. Nous avons pu
constater, comme hier sur un autre parking, que les jeunes d'ici, comme dans
le monde entier, aiment bien les musiques boum boum et les grosses basses, à
fond dans leur voiture.
Nous admirons un extraordinaire coucher de soleil sur Tripoli.
Etape à Tripoli
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4/01/2010
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Départ de Tripoli
A 6h nous déplaçons la voiture avant l'arrivée des pêcheurs puis re-dodo
jusqu'à 7h45. Le jour se lève à peine, la cacophonie des mosquées n'a démarré
qu'à 6h45, aux premiers soupçons de pointe du jour, comme le veut la règle.
Du fait de ce décalage horaire d'une heure, nous gagnons 1 heure de jour en
plus le soir (et nous apprécions) et 1 heure de plus de sommeil le matin
puisque notre ami le chanteur doit attendre la pointe du jour.
Nous nous préparons et quittons Tripoli. Nous ne sommes pas fanas de ces
grandes villes bruyantes, polluées où il est souvent difficile de circuler et
de se garer.
Nous allons directement à Leptis Magna pour visiter le site qui est
intéressant. Nous déjeunons d'un casse-croute rapide et comme, contrairement
à ce que disait notre guide Lonely Planet, il n'est pas possible de passer la
nuit sur le parking, nous avançons sur la côte et nous nous posons en bord de
plage, 15Km plus loin. Immense plage sauvage et sale comme c'est souvent le
cas ici. Comme d'habitude, ces lieux suscitent des va et vient de locaux
venus admirer la mer ou se promener sur la plage. Mais le soir venu, tout est
calme et nous sommes seuls au monde.
Etape à 15Km d'Al Khums
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5/01/2010
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Départ d'Al Khums
Lever avec un soleil magnifique qui pointe sa bouille orange au-dessus de la
mer. C'est toujours aussi grandiose ! Ah, si la plage était propre, cela
vaudrait toutes les promenades de Nice à Copacabana ! Bon, les belles filles
en moins, certes !
Donc à 8h, lever de tout le monde après une nuit forcément très calme vu
l'isolement. Nous nous préparons et partons pour un bon bout de route vu
qu'aujourd'hui l'étape ne présente pas d'intérêt particulier ni de visite.
Nous roulons en passant vite dans des zones arides avec quelques beaux
troupeaux de dromadaires. 3 ou 4 contrôles de police à qui nous expliquons
chaque fois que nous sommes un véhicule seul et que nous transitons
directement vers l'Egypte. Ils sont toujours un peu embarrassés car ils ne
doivent pas souvent voir des électrons libres comme nous, sans guide. Au bout
d'un moment ils nous disent de passer. Les échanges avec les policiers sont
toujours laborieux car ils ne parlent pas d'autre langue que l'Arabe.
Quelquefois, un ou deux mots d'anglais ou d'italien… il suffit que ce soit
les bons ! Nous avons quand même constaté que tout se débloquait lorsqu'ils
constataient sur nos passeports que nous étions français et nous avons droit
à un grand sourire. Est-ce le sésame ? Certainement, car nous constaterons
souvent ce comportement par la suite. Selon notre constat, il y a beaucoup
plus de touristes italiens, les français se cantonnant d'avantage aux
expéditions en 4x4 dans les dunes.
A certains endroits nous croyons revivre l'Inde quand, sur l'autoroute en
construction se trouvent des déviations (les "diversions"
indiennes) et que parfois nous voyons arriver des véhicules à
contresens. Nous arrivons en milieu
d'après-midi à Surt après avoir fait dans la journée une pause ravitaillement
gasoil (Nafta ici) et un bon repas pour 3€ avec couscous (semoule + légumes),
poulet grillé, frittes, salade méchouia, salade verte + tomates et une sauce
très épicée dans laquelle traîne des grains de blé. En prime, une canette de
jus d'orange !
A Surt nous trouvons assez vite, avec l'aide d'un policier qui,
exceptionnellement, parlait 3 mots d'anglais, un cyber-café.
La liaison Internet est assez bonne pour que nous puissions envoyer la mise à
jour du site et récupérer tous nos mails.
Nous partons ensuite nous poser sur une jetée de la corniche. Très sympa le
bivouac. Nous passons la soirée à trier nos mails et à préparer des réponses.
Il faut noter qu'en Libye, absolument tout est écrit en Arable et uniquement
en Arabe ; de la signalisation aux enseignes des magasins, restaurant… donc
c'est assez laborieux pour trouver ce qu'on cherche. C'est même dur de savoir
quelle ville nous traversons… et ne parlons pas des sites qui, même classés
au Patrimoine Mondial de l'Humanité, ne sont même pas signalés en Anglais.
Etape à Surt
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6/01/2010
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Départ de Surt
Lever 7h après une bonne nuit pour André et moins bonne pour moi à cause de
mon rhume et des quintes de toux.
Ce fut le calme absolu sur notre jetée. Nous nous préparons tranquillement et
passons d'abord au supermarché local où nous trouvons tout ce que nous
voulions. Ensuite, de la route, de la route, belle mais sans intérêt. Donc
nous traçons et alignons pas mal de kilomètres. Le soleil se couchant, nous
profitons d'un stop pour au moins notre dixième contrôle de la journée, pour
demander au policier un endroit de bivouac. Ils nous conduisent en face leur
poste à 50 mètres dans le sable, un peu éloignés de la route. Pas le summum
des bivouacs, mais on en a connu de bien pires.
Aujourd'hui encore, nous nous faisions la réflexion que la Libye est un pays
en forte évolution. En témoignent tous les chantiers d'infrastructures,
toutes les constructions, même si souvent elles sont inachevées (stoppées
après le gros œuvre sans que l'on comprenne pourquoi). De même énormément de
bâtiments en bord de route ou de plage sont abandonnés, à moitié construits
ou détruits ? nous ne savons pas.
Hier, la ville de Surt nous a agréablement étonnés par sa propreté, sa belle
corniche et quelques rares mots de signalisation en anglais.
Etape à Qaminis
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7/01/2010
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Départ de Qaminis
Nuit moyenne, ça arrive ! Lever 6h, une bonne douche et ça repart… vers
Banghazi à juste un peu plus de 100Km de là. Nous allons directement dans un
cybercafé, digne de ce nom et avec un excellent accueil, connecter notre
portable pour expédier des mails préparés et recevoir les nouveaux. Ensuite,
déjeuner dans un resto… Turc ! Puis on se pose sur un parking en centre
ville.
A chacun son activité : lecture, ordi, guitare… Vers 18h, contrôle inopiné
d'un policier en éveil. No Problem dit-il en voyant que nous sommes Français.
Soirée lecture et guitare.
Etape à Banghazi
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8/01/2010
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Départ de Banghazi
Bonne nuit calme, lever à 7h15. Nous nous préparons et partons vers le super
cybercafé d'hier où on peut connecter notre micro… et il est fermé, eh oui,
c'est vendredi !
Nous sortons de la ville et roulons vers Cyrène… qui se dit JAHAD ou quelque
chose comme ça ! Un truc pratique : pour demander un site archéologique,
montrer sur une photo ou carte postale des colonnes ou des ruines… ça marche
bien.
Mais le site lui-même est, à nos yeux, décevant, par rapport à ce que nous
avons déjà vu en Libye. Et comme il fait un vent à tournebouler un Prosper,
nous dépassons le site après un coup d'œil plongeant et nous allons nous
poser plus loin pour déjeuner.
Avant d'arriver ici, nous n'en croyions pas nos yeux de voir des prairies
vertes de chez verte, des arbres, alors que nous étions vers Al Marj et que
la route passait vers 400 à 450 mètres d'altitude. Tant de verdure après tant
de zones arides et désertiques, ce fut la surprise.
Nous décidons ensuite, compte tenu de ce temps à ne pas mettre un dromadaire
dehors, à pousser jusqu'à TOBROUK. Nous laissons de côté le centre ville très
encombré, bien que nous soyons vendredi (tout est fermé ici), pour aller à 8km
au sud, visiter, nous recueillir et bivouaquer au Cimetière Militaire
Français. Assez émouvant. Avec l'autorisation des gardiens, nous bivouaquons
dans l'enceinte, en compagnie de nos illustres combattants de "BIR
HAKEIM".
Soirée calme, nous préparons Prosper pour le passage "pointilleux"
de la frontière Egyptienne.
Encore tout le long de la journée, nous avons vu des milliers de logements
(maisons, immeubles…) en construction dont la plupart semblaient des
chantiers arrêtés. Mais qui se préparent-ils à loger ici ?
Toute la journée, exceptés 2
"détours", la route a été très belle. Et puis juste 3 ou 4
contrôles de police sur 500 Km. Un record ?
Etape à Tobrouk
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9/01/2010
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Départ de Tobrouk
(Libye)
Lever 6h pour se préparer et être assez tôt à la frontière d'Egypte. La nuit
a été bonne et calme. La route est vite avalée (130 Km) avec juste un arrêt
pour faire le plein et un autre au supermarché, le tout pour liquider nos
dinars libyens. Surprise, alors que nous cherchions une poste pour les
timbres dans une dernière petite ville avant la frontière, nous nous arrêtons
devant une bâtisse pour demander la poste et là, surprise, nous tombons sur
des policiers qui nous disent que c'est là que nous devons rendre nos plaques
Libyennes. Et en prime, on nous rend en échange 100 dinars Libyens ! Bon, tout
ça devait être marqué quelque part mais dans leur alphabet sphaghetti, pas le
nôtre.
Nous continuons et arrivons au poste de sortie de Libye où nous expédions les
formalités en un rien de temps. Puis entrée en Egypte. Là, guidés par un
policier parlant anglais, toutes les formalités, allées et venues… sont
faites en 2h30. Un quasi record lorsqu'on se souvient de quelques copains qui
ont galéré ici… quelques jours.
Mais il a fallut lâcher des sous, ici ce sont des LE pour Livres Egyptiennes
(1€ = 7,80 LE) :
520
pour l'assurance (1 jour, 1 mois ou 1 an = même prix)
502 pour la douanes
300 pour les plaques d'immatriculation + carte grise Egyptiennes
100 pour le relevé des numéros de châssis et moteur
40 pour les photocopies
et 30 $US pour les 2 visas
Au
total ça fait quand même 183 euros et 30 $ US à débourser, uniquement pour
rentrer ! sans oublier le CPD dont la caution s'élève à 250% du montant du
véhicule.
Pas d'inspection par les douanes, juste 2 questions : GUNS ? GPS ?
A noter que tout le monde a été absolument charmant avec nous toutes cette
matinée.
Harnaché de ses nouvelles plaques, Prosper nous emmène pour ses premiers km
en Egypte. Au départ, les policiers nous ont annoncé une escorte. On ne l'a
pas vue. On pense plutôt que les postes de police successifs nous
"pistent".
Et donc, nous partons guillerets, faisons une pause en bord de mer (avec pour
compagnons quelques sacs plastique et cannettes, à ce niveau là, rien ne
change !). Puis nous reprenons la route et au 1er contrôle de
police, patatrac : on nous colle d'office une escorte que nous garderons 150
km environ. Ensuite nous filons, seuls comme des grands, vers Marsa Matrouh
et nous allons à l'instinct, nous poser vers une plage (la plage Rommel),
face à la corniche, en bord de lagune. Nous demandons confirmation au policier
qui garde le Musée Rommel, c'est OK, il veillera sur nous. Une heure plus
tard, il frappe à notre fenêtre et nous offre un verre de thé brulant, c'est
adorable. Plus tard, nous lui rapportons son verre et lui offrons des dattes
que nous ramenons de Douz. Il est très heureux et touché. Soirée mots croisés
avec vue magnifique sur la ville après un extraordinaire coucher de soleil.
Etape à Marsa Matrouh (Egypte)
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La suite
sur le è Récit Egypte
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