Récit détaillé Cambodge

 

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1er/02/2008

Départ de l'Ile de Khong

André se lève à 6h du matin pour admirer et photographier le lever de soleil sur le Mékong. A 6h30, il me réveille en fanfare pour voir (enfin) une authentique aumône des moines. Ici, pas de chichi ni de touristes. Uniquement quelques moines et des locaux qui leur font l'offrande du riz, en silence. Beau et émouvant !

Nous nous préparons puis prenons la route, après avoir salué les français et Tony Super Good. Nous reprenons le petit ferry pour quitter cette jolie et agréable petite île et roulons vers le sud jusqu'aux cascades de Kan Phraphen qui se trouvent juste avant la frontière avec le Cambodge. Ces cascades sont vraiment magnifiques et malgré la saison sèche, leur débit ainsi que les rapides sont impressionnants. Nous y passons un bon moment puis faisons le tour du marché qui jouxte le parking.
C'est donc une journée qui commence super bien…
Le passage de la frontière en sortie du Laos est rapide et sans soucis, sauf qu'André s'assomme à une poutre dans la cabane en bois des douaniers et manque passer au travers du plancher… mais rien de grave.
Nous arrivons, après 7km de piste, route et travaux, à la frontière Cambodgienne.
Visa à 20 $ +1 $ (pour l'encre) par personne. C'est rapide mais nous avons quand même patienté pendant que le policier terminait son repas. Coup de tampon sur le passeport : 1 $ chacun, sans souci.
Il est environ 11h30 et là… les emm…. Commencent. L'agent des douanes est allé à une réunion en ville ; nous devons donc attendre… environ… un bon moment ! A la suite de quoi on nous dit qu'il sera là dans 1h30 !
Enfin, ayant demandé à un policier qu'il l'appelle pour savoir quand exactement il sera là, ce dernier répond après plusieurs tentatives infructueuses, que nous ne pouvons pas rentrer avec notre véhicule car nous n'avons pas de permis du Cambodge. Aïe Aïe Aïe ça nous rappelle quelque chose… Nous demandons à lui parler mais le policier nous dit qu'il arrivera à 15h. Effectivement après cette longue attente, l'agent arrive, le coffre remplit de provisions faites à la ville. Il nous ignore royalement, s'en va causer avec les policiers et après maints aller-retour, daigne enfin s'adresser à nous pour nous répéter les 3 mots d'anglais qu'il connaît : non pas possible de rentrer au Cambodge, pas de permis puis il se tourne ostensiblement en riant vers une tierce personne et tous les deux parlent et rient à nos dépens !
En l'attendant, nous avions appelé l'Ambassade de France à Phnom Penh pour savoir s'il y avait une raison valable pour ce refus. L'attaché à la sécurité intérieure de l'Ambassade ne pouvait être joint qu'à partir de 15h, mais a priori pas de raisons valables…
Il est 15h, nous rappelons l'attaché, extrêmement sympathique et prêt à nous aider. Nous lui expliquons la situation, lui donnons toutes les informations. Il nous rappelle et nous explique que, renseignements pris auprès des douanes et de notre agent, il faut effectivement un permis à demander au préalable à Phnom Penh. Nous lui signifions notre grand étonnement car actuellement d'autres français en camping car sont actuellement en train de visiter le Cambodge, sans permis spécial. Il nous dit qu'il va intervenir auprès des douanes à Phnom Penh pour essayer de débloquer la situation car, autre élément important, nous ne pouvons pas faire demi-tour car cette frontière d'entrée au Laos ne délivre pas de visa… et le nôtre a été invalidé à notre sortie.
Maman ! … on est perdus au milieu de nulle part ? mais non, grâce à ce Monsieur qui est vraiment disposé à nous aider.
Grâce à notre Iridium, nous restons en contact avec lui à toutes les étapes de ses démarches auprès des douanes de Phnom Penh où il s'est rendu avec un interprète et où il a passé plus de 2 heures à défendre notre cause et à obtenir toutes les autorisations, visas, tampons officiels…. Vers 18h15, ça semble en bonne voie mais il faut que les douanes de Phnom Penh acceptent de "faire pression" par téléphone sur leur douanier récalcitrant, car ici pas de fax pour envoyer notre permis d'entrer. Un quart d'heure plus tard, c'est sûrement chose faite car le douanier vient nous voir pour nous dire "GO… GO"  sans autre commentaire et d'un air pas content.
Nous filons sans demander notre reste. L'attaché de l'Ambassade nous explique ensuite que nous devons aller à la première ville (Stung Treng) pour essayer de récupérer notre permis qu'il nous a envoyé sur notre e-mail ainsi qu'à un hôtel à Stung Treng et qu'il faudra en principe rapporter notre permis à cette frontière pour que le douanier nous le valide en entrée !!
Il fait nuit noire et nous avalons les 60 Km le plus vite possible, sachant que la route est bonne mais complètement enfumée par les feux allumés par chaque case, soit pour cuisiner, pour éclairer ou pour brûler les feuilles mortes. Il n'y a pas d'électricité donc les seules lumières que nous aperçevons sont ces feux… curieuse ambiance.
Nous arrivons à Stung Treng une heure plus tard et nous dirigeons vers le nouveau pont qui est terminé mais pas encore ouvert officiellement. Le ferry a terminé sa journée et ne reprend que demain à 7h. Et pourtant il faut passer car la ville est de l'autre côté du fleuve. Des jeunes nous disent qu'on peut retourner au pont et qu'on pourra passer ??? Sceptiques, nous y retournons. Un groupe d'homme se trouve à côté de la barre cadenassée qui ferme l'accès au pont. Aucun ne parle anglais, nous expliquons avec force gestes que nous voulons passer… ils se concertent et devant notre insistance, nous disent d'attendre. Dix minutes plus tard, un homme arrive du pont, en moto, discute avec eux et ouvre le cadenas et la barrière pour nous laisser passer… sûrement en toute illégalité ! Nous roulons seuls sur le pont, avec une ou deux motos. A l'autre bout une barrière et un policier ! Il nous dit (ou nous fait comprendre) que c'est fermé, pas possible…. Nous lui répondons avec beaucoup d'assurance que nous devons passer et devant notre air imperturbable, il semble hésiter et regarde derrière nous sur le pont, se demandant sans doute comment nous sommes arrivés jusque là. L'homme qui avait ouvert de l'autre côté arrive, nous ouvre le cadenas de ce côté… nous lui disons vite merci et partons avant qu'il n'ait le temps de nous demander une quelconque contrepartie. Nous pensons avoir compris que le pont n'est pas encore ouvert à la circulation dans la journée (ce qui fait vivre le ferry !) mais la nuit c'est une autre histoire… le pont peut s'ouvrir dans certains cas… nous avons eu de la chance et pensons que notre air déterminé les a un peu perturbés et que, peut-être, ils nous ont pris pour une ONG car ici elles ont toutes le même modèle de TOYOTA que Prosper.
Nous roulons dans Stung Treng mais ne trouvons pas l'hôtel indiqué par l'Ambassade. Nous nous arrêtons devant une maison où toute la famille est rassemblée devant la télé, dans la pièce commune donnant sur la rue. Grands rires en voyant Prosper, essais de discussion en anglais, les rares mots qu'ils connaissent nous permettent de comprendre que les deux grandes filles de la maison vont nous guider en scooter jusqu'à l'hôtel et c'est ce qu'elles font en étant très attentives à ne pas nous perdre dans les rues mal éclairées. Nous les dédommageons pour l'essence, elles ne s'y attendaient pas et sont très heureuses. Quelle adorable famille.
Nous prenons une chambre à 5$. Ils n'ont jamais entendu parler d'un mail ou d'autre chose de l'Ambassade. Nous rappelons l'attaché qui nous confirme que c'est bien cet hôtel… mais les agents de nuit n'ont sûrement pas été informés. Nous nous garons dans la cour, repas et dodo après cette journée bien longue !

Etape à Stung Treng (Cambodge)

2/02/2008

Départ de Stung Treng

Lever en fanfare à 5h30, heure à laquelle les haut-parleurs municipaux commencent à diffuser une musique forte et criarde… et ça dure… au cas où certains voudraient rester au lit ! vive le communisme ! Nous attaquons la journée sans vraiment savoir ce qui nous attend. D'abord récupérer le mail avec copie du permis et après ? On voit le marché très animé et coloré en passant. Nous arrivons à trouver un cybercafé avec imprimante et pouvons récupérer notre permis. L'Ambassade intervient auprès de la douane de Stung Treng pour qu'elle nous valide ce permis, nous évitant ainsi de retourner à la frontière (et surtout de devoir repasser le pont… faut pas demander au miracle de se reproduire trois fois d'affilé !) Nous galérons pour trouver le bureau des douanes… personne ici ne connaît… l'Ambassade les appelle et nous donne les indications nécessaires pour y arriver. Ouf ! Nous passons une heure à attendre que l'agent consciencieux fasse son travail et joigne toutes les photocopies utiles (qu'il va faire au centre ville). Nous payons 10$ pour le document établi. Nous avons à faire à des gens serviables et gentils. Nous déjeunons au centre ville avant de prendre la route vers Kratie. Nous allons devoir changer de programmes car notre permis n'est valable que 7 jours à compter d'hier…
A Kratie, nous choisissons de prendre une piste qui longe le Mekong et nous fait gagner près de 100 Km par rapport à la route 7.
Là, la campagne est plus verte et les rizières illuminent le paysage. La piste est moyenne mais nous pouvons admirer de beaux temples au passage. A Chlong, nous rejoignons la route 7 menant à Kompong Cham. Toute la journée, nous constatons qu'ici tout le monde à la campagne, déboise et brûle. Nous sommes dans la fumée en permanence. Ici aussi, la scolarisation des enfants doit être faible, surtout dans les zones rurales. C'était déjà le cas au Laos.
Arrivés à destination, nous nous garons sur le parking du Mekong Hotel, en bord du Mekong et y prenons une chambre à 6$, juste pour la douche, comme d'habitude. Il fait très chaud, nous allons dîner en terrasse d'un resto et à notre retour, nous rencontrons des Lozériens en vadrouille, logeant à l'hôtel et intrigués pas Prosper. Echange sympathique sur les voyages et la Lozère…. Maison !

Etape à Kompong Cham

3/02/2008

Départ de Kompong Cham

Nous quittons notre parking et filons vers la capitale. Nous gouttons à la circulation anarchique, imprudente, se fichant de toutes les règles de sécurité. Il faut être très attentif et se faufiler entre les motos, les camions, les apprentis Fangio, les vaches…. Mais le spectacle vaut la peine en ce dimanche matin dans les traversées des villes et villages.
L'arrivée à Phnom Penh est encore plus animée ! Nous passons devant la belle Ambassade de France et nous arrêtons devant un magnifique hôtel : l'Hôtel Phnom Penh. Nous leur demandons si nous pouvons passer la nuit sur leur grand parking, c'est OK. Nous laissons Prosper sous bonne garde et partons déjeuner dans un très bon resto Chinois avant de nous séparer : André va visiter le tristement célèbre musée du génocide Tuol Sleng pendant que je vais visiter le Palais Royal, Pagode d'Argent, monument de l'Indépendance et Temples environnants. Mes visites sont un ravissement pour les yeux pendant qu'André vit, une nouvelle fois, l'intense émotion et le choc que nous avions eus à Auschwitz. Presque uniquement des touristes étrangers dans ce musée des horreurs du triste sire Pol Pot et de son régime, mais une émotion et des larmes en commun pour ce peuple si cruellement et arbitrairement massacré et torturé.
Nos parcours respectifs en Tuk-tuk nous ont permis de découvrir un peu de cette grande ville où il y a tant de choses à voir. Malheureusement, nous ne pouvons pas nous y attarder car nous souhaitons aussi visiter le temple d'Angkor et le temps est compté…
Soirée tranquille dans Prosper qui fait sensation auprès de tout le personnel de sécurité de l'hôtel. Ils sont curieux et intrigués mais extrêmement gentils et respectueux de notre intimité.

Etape à Phnom Penh

4/02/2008

Départ de Phnom Penh

Lever à 6h. Nuit bruyante car beaucoup de trafic sur le grand boulevard Monivong devant l'hôtel. Nous levons le camp à 8h pour passer à l'Ambassade de France saluer notre "St Bernard" qui, malheureusement, est en réunion et ne peut être dérangé.  Nous prenons la route pour une étape de 330 Km, mais la route est bonne et intéressante encore une fois, avec toute la vie que l'on peut y observer. Un régal. Nous aimerions pouvoir rester plus et traverser plus lentement ce pays qui a, certes, un cran de moins de développement que son voisin le Laos, mais autant sinon plus d'attrait par son authenticité. Arrivés à Siem Reap, nous nous posons au Angkor Christine Hotel, presque neuf, avec un grand parking surveillé pour garer Prosper. Nous passons la soirée en ville, visite du marché, internet et dîner. Certes, cette ville n'est en rien représentative du pays ; elle est moderne, joyeuse, pleine de ressources pour les touristes, belles par ses parcs, sa rivière, ses beaux hôtels, son marché, mais elle est très agréable.

Etape à Siem Reap (Angkor)

5/02/2008

A Siem Reap

Aujourd'hui nous visitons Angkor… et ça se mérite : lever à 3h30, nous sommes sur le site à 5h30 pour assister au lever du soleil sur le fameux Angkor Wat, mais hélas les nuages et la brume nous privent de ce plaisir, ainsi que les centaines de courageux qui sont là aussi. Nous n'avons que cette journée pour visiter Angkor, aussi nous ne pourrons faire que la "petite boucle" mais elle permet de voir les monuments les plus importants de l'ensemble. Nous ne sommes pas des grands passionnés d'archéologie mais la visite est intéressante et le site est grandiose et impressionnant. Nous découvrons le style architectural Khmer, complètement différent de ce que nous avons vu jusqu'à maintenant… dommage que les pierres soient noires. Un peu de repos dans l'après-midi et nous revenons voir le coucher de soleil, toujours sur Angkor Wat. Mais rien de très rougeoyant car les pierres noires absorbent la lumière tandis que le soleil, lui, est bien rouge… derrière les arbres !  Nous retournons en ville pour dîner dans l'ambiance animée des rues piétonnes.

6/02/2008

Départ de Siem Reap

Notre autorisation de circuler au Cambodge se termine demain mais comme une très mauvaise route nous attend jusqu'à la frontière, nous préférons nous diriger vers elle dès aujourd'hui au cas où un imprévu surviendrait.

En guise de premier bilan, le Cambodge nous a étonnés et même, par certains aspects, enchantés. Nous avons adoré son authenticité, le sourire systématique de ses habitants, petits et grands, à notre approche. La vie rudimentaire des campagnes laisse apercevoir des gens qui affichent de la gaieté malgré leurs conditions de vie difficiles. Tout ce petit monde s'active aux travaux des champs, tâches ménagères…
Certes la circulation est ici plus chaotique et anarchique que ce que nous avons vu jusqu'ici depuis le début de notre tour du monde. Mais à notre grand étonnement, nous n'avons pas vu un seul accrochage ou accident.
Un cran en dessous du Laos au plan du développement, mais au même niveau (et même un peu plus) pour le plaisir de la visite.
Un pays en train de se reconstruire, tant moralement que physiquement ; un pays que nous avons traversé comme des étoiles filantes, mais qui restera cher à notre cœur par ce que nous avons vu et ce que nous soupçonnons qu'il peut offrir.

La nationale 6 vers la Thaïlande est effectivement une très mauvaise route… ou plutôt piste. Nous mettrons plus de 3 h pour couvrir les 150 km. C'est vrai qu'elle est pourrie, en travaux avec pas mal de circulation, des trous et bosses à gogo et la poussière !
Arrivés à la frontière, nous sortons du Cambodge sans difficulté après avoir réveillé le douanier en chef de sa sieste car c'est le seul à détenir LE tampon de sortie.

Etape à Aranya Prathet (Thaïlande)

 

La suite sur le è Récit Thaïlande

 

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