21/02/2009
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Départ de Taftan
Nuit extra et super calme. Lever à 6h, il fait frais… 11° dehors. On se prépare
tranquillement et on y va. On se présente à 8h à la frontière Pakistan pour
la sortie… expédiée en un quart d'heure. Ensuite, compte tenu du décalage
horaire (1h30 de moins en Iran par rapport au Pakistan), on attend
l'ouverture qui se fait à 8h30, heure Iranienne. En moins d'une heure, toutes
les formalités sont bouclées avec l'aide d'un agent des douanes qui est
certainement le seul à parler l'anglais. On nous indique que nous aurons une
escorte. Au choix : soit on prend un policier dans le CC, soit une voiture
nous précède mais il faudra payer 20$. On choisit l'option voiture, ce qu'il
ne faut pas faire car c'est une escorte d'opérette, voiture particulière, 1
policier certes, mais aussi un coffre plein de produits à livrer à des
copains, il embarque aussi un autre copain… Au final ils nous abandonneront
avant Zahedan en nous laissant entre les mains d'une vraie escorte cette fois
ci, mais en oubliant que nous devions faire le plein de gasoil et trouver une
assurance. Et là, pour le plein ça a été une galère incroyable. Deux heures à
tourner dans la ville, en changeant d'escorte presque à chaque carrefour (et
en attendant chaque fois la suivante), sans savoir exactement quel était le
problème car aucun ne parlait anglais. A un moment donné on s'est arrêté dans
une station mais impossible d'obtenir du carburant si on n'a pas une carte
spéciale. Non, on ne l'a pas, on est des touristes. On peut l'acheter à côté
mais le mec qui la vend est parti déjeuner…. Bref, deux heures de perdues à
rouler dans une ville réputée pour son insécurité notoire, avec beaucoup de
circulation. In fine, après une demi-heure passée dans un poste de police à
attendre, André s'énerve un peu et un chef décide de nous faire escorter par
une voiture. Par chance, le chauffeur sympa et compatissant nous conduit dans
une sorte d'immense parc à camions qui a des pompes de diesel et va discuter
avec le patron qui accepte de nous servir. Nous prenons 110 litres pour…
moins de 2 euros !
Ouf ! on laisse un gros pourboire tellement on est contents (et eux aussi).
Un gros souci de moins. Nous pouvons enfin prendre la route, direction Bam
que nous rejoindrons 300 km plus loin, à la tombée de la nuit. Nous avons été
escortés jusqu'à la fin du Balouchistan, soit pendant 200 Km environ et avons
traversé de nombreux contrôles de police.
Et nous avons eu un paysage fantastique, 100 km après Zahedan, en traversant
des gorges où les montagnes et collines colorées offrent un spectacle tout
simplement exceptionnel. Du jamais vu. Mais là aussi le risque est le plus
grand si on en juge par le fait qu'on a eu droit, sur environ 100 Km, à un
policier avec nous dans le CC plus une voiture avec 3 policiers devant nous.
Bien sûr, tout s'est bien passé. Nombreux sont les camions, bus, voitures qui
nous saluent d'un appel de phare, petit coup de klaxon, signes de la main.
Heureusement, la route a été d'excellente qualité tout le long du trajet.
Arrivés à proximité de Bam (10km avant) nous demandons à un hôtel si nous
pouvons nous poser sur leur parking. Réponse courtoise : Non, mais on nous
indique une zone où nous trouverons notre bonheur, à 1Km de là. Le manager
nous fait même accompagner par un véhicule de l'hôtel. Et là, dans cette
Nouvelle Zone d'Activité, nous avons un super accueil de l'équipe de sécurité
qui se trouve à la barrière d'entrée et qui nous délègue un motard pour nous
conduire à côté de leur PC. Bivouac idéal, dans un cadre superbe de jardins,
sous les eucalyptus et bien sûr en toute sécurité. C'était le soir de chance,
qui balaie d'un coup toutes nos misères de la mi-journée à Zahedan.
L'évènement du jour (et là c'est André qui parle) : j'ai une "vamp"
dans le camping car… en effet, depuis ce matin, ma "Valentine" est
voilée !
Autre fait marquant, ici on roule à droite… on reprend nos bons vieux
réflexes très rapidement, même après des mois de conduite à gauche.
Etape à Arg-e Jadid
(Iran)
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22/02/2009
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Départ de Arg-e
Jadid
Nous avons passé une bonne nuit, super calme, dans cet immense parc/jardin,
sous la surveillance d'une caméra vidéo reliée au poste de garde à côté. On
ne peut trouver meilleur plan.
Le ciel est assez couvert au lever. Nous reprenons la route vers Kerman,
notre prochaine étape, sans escorte car nous sommes maintenant sortis des
zones "à risque" et nous apprécions cette liberté retrouvée.
La route est excellente mais traverse un immense plateau absolument
désertique et inhospitalier, à 2500 mètres d'altitude, balayée par des
rafales de vent qui soulèvent le sable et la terre ; il n'y a aucune trace de
vie.
Nous arrivons à Kerman pour le déjeuner. Après avoir questionné plusieurs
personnes, nous nous rendons compte que très peu parlent anglais. Par des
gestes, ils arrivent quand même à nous mettre sur la bonne route, mais ce
sera finalement un Monsieur très gentil en voiture qui nous conduit jusqu'à
l'hôtel Akhavan. On s'y pose pour l'équivalent de 5 euros/nuit avec accès
douche et électricité. C'est l'inflation, car les voyageurs précédents ont
payé la moitié de ce prix.
Nous allons déjeuner dans un tout petit resto à proximité où pour environ 8
euros nous avons deux plats copieux et deux "bières" locales sans
alcool évidemment (qui ont plutôt le goût du Schweppes). Globalement, à part
le gasoil, les prix en Iran sont plus élevés que dans les pays que nous
venons de traverser, par contre les magasins ont belle allure et offrent un
choix considérable comparé à l'Inde et même au Pakistan.
Quelques courses, Internet qu'on retrouve avec plaisir, préparation d'une
mise à jour du site… voilà notre programme de l'après-midi.
Etape à Kerman
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23/02/2009
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A Kerman
Nuit moyenne (sûrement l'altitude). Lever 6h et au travail pour finaliser la
mise à jour du site. Au moment de quitter l'hôtel, nous apprenons par le
gérant que demain sera férié, donc nous avons intérêt à faire nos courses et
change de monnaie aujourd'hui. Nous filons en taxi vers le centre, nous
changeons nos dollars contre des rials puis partons visiter le Bazar, réputé
être le plus beau d'Iran. Nous ne sommes pas déçus : ses allées sont
couvertes par un plafond vouté superbe et tout le long, il recèle des
merveilles : ancien hammam devenu une maison de thé où on en déguste un très
bon en papotant avec un Iranien venu s'asseoir à notre table, la mosquée
Jameh que nous ne pourrons voir que de l'extérieur, le caravansérail… et bien
sûr toutes les boutiques du bazar.
Nous déjeunons d'un bon sandwich iranien et de samossas, accompagnés d'une
boisson au yaourt et à la menthe, spécialité d'ici que nous adoptons
aussitôt. Nous rentrons en taxi et filons au cybercafé pour envoyer la mise à
jour du site, recevoir et répondre aux mails…
Soirée relax, nous regardons des photos d'autres voyageurs…. Et nous rêvons
déjà d'Afrique et d'animaux !
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24/02/2009
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Départ de Kerman
Lever 7h après une bonne nuit. Le coin est parfaitement calme. Nous levons
l'ancre ce matin pour aller passer la prochaine nuit vers un caravansérail.
Après une bonne douche (que nous prenons dans une des chambres de l'hôtel),
nous faisons le plein d'eau, réglons notre parking : 60 000 rials par nuit
pour 2 personnes (soit plus de 5 euros). C'est l'inflation ! de 20000 puis
40000, cet hôtel est passé à 60000 en quelques mois. Et encore, nous avons
repoussé, hier, une tentative du 2ème manager de nous faire payer
beaucoup plus. Donc attention aux suivants !
Nous faisons rapidement un stop pour faire le plein de gasoil. Et nous
réalisons, encore une fois, que ce n'est pas évident. On nous demande notre
carte. En effet, tout le monde a une carte (genre carte de crédit). Nous pas,
car à la frontière, au moment où nous avons posé la question, on nous a
répondu qu'en tant que touriste nous n'en avions pas besoin. Il semblerait
que si ! C'est un pompiste qui met la sienne dans la machine et après nous
avoir servi, nous demande un bakchich… nous n'aimons pas trop ça.
Bon, quand même, avec 1,5 € on a eu 90 litres + le bakchich du pompiste qu'il
ne trouvait pas assez conséquent !
Une autre personne voudrait qu'on lui prête notre téléphone mobile. Nous n'en
avons pas… il n'est pas content ! Et tout ça c'est dommage car toutes les
autres personnes sont charmantes.
Nous reprenons la route et c'est un ruban de bon bitume qui s'étire au milieu
du désert. Au moins aussi ennuyeux que la Patagonie !
Nombreux radars sur la route. Il faut respecter les limitations surtout que
certains sont bien positionnés pour ne pas être vus à l'avance.
Pause déjeuner au milieu de nulle part. Coup de téléphone satellite "au
pays" pour avoir quelques nouvelles fraiches (dans tous les sens du
terme).
Nous reprenons la route dans ce paysage aride où seules quelques belles
plantations de grenadiers et pistachiers, qui n'ont que le bois en ce moment
hivernal, agrémentent le paysage.
Arrivés au caravansérail de Zeyn-od-Din, nous avons la désagréable surprise
de nous voir interdire l'accès pour la visite et même pour prendre un thé ou
un café. L'accueil hôtelier à l'Iranienne a quelquefois ses raisons… que la
raison ne connaît pas. Nous nous
installons quand même à côté du caravansérail, dans un cadre désertique, et
profitons d'un très beau soleil qui réchauffe l'atmosphère
"frisquette". Il fait un vent terrible, comme souvent dans cette
région du "collier du désert" où nous sommes. Soirée tranquille
lecture et sudoku.
Etape à Zeyn-Od-Din
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25/02/2009
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Départ de
Zeyn-Od-Din
Bonne nuit très calme et très fraîche (7° au réveil), mais beau ciel bleu et
beau soleil. Une fois prêts, nous immortalisons ce joli coin
sur la péloche et reprenons notre route vers Yazd qui se trouve à peine à
80km de là. Première bonne surprise du jour : en s'arrêtant dans une station
service où une dizaine de camions font la queue (nous on les double pour
passer devant, c'est normal, ce sont eux qui nous ont dit de faire comme ça),
un camionneur interrompt son plein pour que nous puissions faire le notre sur
sa carte… et n'a jamais voulu que nous lui payons nos litres, ça lui faisait
plaisir de nous l'offrir… quand on dit qu'ils sont adorables, c'est vrai… et
il ne faut surtout pas s'arrêter aux quelques rares blaireaux qu'on rencontre
ici comme ailleurs !
Arrivés à Yazd, nous allons questionner 2 ou 3 hôtels pour se garer sur leur
parking. Aucun ne peut ou ne veut ; nous ne savons pas exactement car
personne ne parle anglais dans aucun d'eux. Après avoir demandé plusieurs
fois, nous finissons par trouver un petit parking gardé pour 20 000
rials/jour. Nous y laissons Prosper et filons vite vers la mosquée Jameh,
superbe, le bazar dans lequel nous déambulons toujours avec grand plaisir,
nous déjeunons dans un ancien hammam reconverti en maison de thé (le cadre
est fabuleux, comme celui de Kerman). Les pieds en compote, nous revenons au
parking qui est… fermé. Il faut savoir qu'ici, toute la vie s'arrête pour la
pause déjeuner, en gros de 13h à 16h et nous ne l'avons pas encore intégré.
Toutes les boutiques sont fermées et les rues presque désertes. Et notre
parking itou ! On frappe au portail, le gardien vient nous ouvrir. Nous
regagnons Prosper, 5 minutes plus tard… deuxième surprise du jour, le gardien
nous apporte un plateau avec un bol de dizi (plat typique qu'on a découvert
au resto à midi, genre pot au feu très parfumé avec viande, pomme de terre et
pois chiche) accompagné d'une de leurs grandes galettes de pain. Comme quoi,
le sens de l'accueil des Iraniens n'est pas un vain mot.
Nous repartons faire un tour dans le quartier en fin d'après midi, la plupart
des boutiques rouvrent à 17h seulement. Nous achetons une carte SIM locale
(pour l'alarme de Prosper) et des pistaches de la production locale.
Soirée relax, on dîne, on se couche et 2h après, grands coups à la porte ! un
véhicule qui était, soi-disant, au rebus au fond du parking, veut partir et
on le gêne. On déménage dans un autre coin du parking. Rendormissement
difficile !
Etape à Yazd
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26/02/2009
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Départ de Yazd
Lever vers 6h. Le beau soleil arrive vite dans un ciel bleu de carte postale.
Nous nous préparons puis levons le camp ; la ville est très calme, les rues
sont désertes, tout semble encore
endormi (tout comme notre gardien que nous avons dû réveiller pour
pouvoir partir à 8h30). La route ne présente toujours pas d'intérêt
particulier, c'est toujours le désert aride et rocailleux. En chemin nous
faisons un petit détour de 3km pour aller visiter Meybod, une petite ville en
pisé où les bâtiments typiques anciens ont été restaurés admirablement :
forteresse, caravansérail, citerne, glacière… et le quartier des potiers.
Vraiment une belle surprise.
Arrivés à Na'In, nous cherchons un endroit pour bivouaquer et un adorable
monsieur, dans un anglais parfait (normal il est guide) nous indique le Na'In
Tourist Inn qui a un grand parking. Il nous y accompagne avec sa moto et nous
présente au gérant qui nous accueille avec gentillesse. Nous déjeunons au
restaurant de l'hôtel puis nous nous installons dans le grand parking privé
de l'hôtel. Nous passons l'après-midi tranquillement dans Prosper car
aujourd'hui est un jour férié (encore un !) et donc tout est fermé, y compris
les ateliers de tissage de tapis que nous comptions visiter.
Nous en profitons pour calculer nos étapes et le nombre de jour nécessaires
afin de vérifier si notre visa d'un mois suffira. Il faudra sûrement le faire
prolonger. Cet exercice est vraiment utile et en y regardant de plus près
(sur le guide), nous modifions notre circuit en faveur de coins qui semblent
présenter plus d'intérêt à nos yeux.
Soirée relax et coucher à 20h30 car il commence à faire très très frais dans
Prosper.
Il est à noter que depuis que nous sommes en Iran, les soirées sont écourtées
car la température chute très vite à partir de 20h. Alors vite, on plonge
sous la couette !
Etape à Na'In
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27/02/2009
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Départ de Na'In
4°C à 7h au lever… à l'extérieur, car dedans, dès 4h du matin, nous avons mis
le chauffage, ouf ! Le très beau soleil va aider à réchauffer l'atmosphère.
Nous levons le camp après nous être rendu compte qu'avec le froid, un petit
"scratch" sur le pare brise commençait à s'agrandir. Nous nous
arrêtons chez un petit garagiste qui nous indique une adresse pour réparer.
Mais c'est vendredi aujourd'hui et quasiment tout est fermé, repos
hebdomadaire oblige. Sauf note boîte à chance qui nous fait
"tomber" sur notre adorable guide d'hier qui nous conduit à
l'adresse, sonne à la maison du réparateur, lui explique et en un clin d'œil
le mal est jugulé. Le réparateur ne veut pas qu'on le paie, le guide lui
donne quand même un petit quelque chose et nous, nous avons un mal fou à
faire accepter à notre guide le billet de 20000 rials (moins de 2€) que nous
voulons lui donner, ne serait-ce que pour la "gasoline" de sa moto.
Ce monsieur est vraiment adorable et nous avons grand plaisir à discuter un
long moment avec lui avant de prendre la route pour Kashan.
Cette petite anecdote illustre encore une fois la gentillesse de tous les
gens. Le guide n'a pas essayé, une seule fois, de nous vendre "sa
soupe" comme dans les pays précédents. Il était simplement heureux de
nous accueillir dans sa ville et de nous aider. Nous étions ses invités. De même, le réparateur était heureux de
nous rendre service, y compris son jour de repos.
La route est très bonne et, à noter, très belle sur la première moitié du
parcours. La partie désertique-aride-pierreuse, se voit agrémentée au loin de
différents niveaux de montagnes avec, en fond, les hauts sommets majestueux
couverts de neige. Nous savourons ce beau paysage.
Arrivés à Kashan, nous allons directement vers le Fin Garden où nous voulions
bivouaquer. C'est donc vendredi, jour de repos des Iraniens, et l'animation,
en approchant des jardins est intense. Tout le long de l'avenue, les petits
restos sont pleins et sur tous les espaces verts des familles pique-niquent.
Nous déjeunons dans une petite gargote de kébab, bien installés sur des sofas
recouverts de tapis. Nous partons ensuite visiter le quartier historique de
la ville avec glacière, mosquées,
maisons historiques (anciennes maisons de riches marchands qui font
plutôt penser à des petits palais, d'une beauté époustouflante).
Comme c'est vendredi, tous les magasins sont fermés… et les cybercafés aussi.
Nous revenons donc nous poser sur le parking du Fin Garden pour y passer la
soirée et la nuit.
Toute la journée, des dizaines d'Iraniens nous ont souhaité des "Welcome
in Iran", ont tenté de nous parler en farsi, leur langue nationale (ça
veut dire Persan). Mais on trouve là les limites des échanges quand on ne
parle pas la même langue. Certains ont voulu être pris en photo avec nous.
Très peu d'Iraniens parlent l'Anglais au final et c'est bien dommage car ils
veulent vraiment discuter avec nous et c'est réciproque … quelle frustration.
Autre chose que nous découvrons aujourd'hui : le pique nique à l'Iranienne.
Partout et n'importe où, avec ou sans tente, ils s'installent sur un grand
tapis, sortent marmite, camping gaz, narguilé, fontaine à thé et ils passent
la journée là. Dans les jardins, ils sont des dizaines de famille… mais on en
trouve aussi sur les trottoirs, devant les restaurants, sur les ronds-points…
incroyable !
Etape à Kashan
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28/02/2009
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A Kashan
Très bonne nuit, pas trop fraîche. Nous nous préparons et partons au
cybercafé repéré hier… et ça ne marche pas. Nous filons vers le bazar et
déambulons dans son dédale. Heureusement que nous avons visité la vielle
ville hier car aujourd'hui, le temps est vraiment maussade avec quelques
gouttes de pluie par moment. Nous réalisons que les bazars couverts sont bien
astucieux, autant en été pour protéger de la chaleur qu'en hiver pour
protéger du froid et de la pluie. Celui-ci est plaisant car il représente la
vie quotidienne. Les bouchers côtoient les boulangers, marchands de légumes,
au milieu des bijouteries, des écheveaux colorés de laine, des marchands de
tapis. Nous déjeunons dans un tout petit restaurant familial conseillé par un
Iranien qui nous avait abordés pour discuter et qui nous y conduit. Très
sympa, cuisine typique et bon marché. Nous refaisons les recoins du bazar (il
est 13h, toutes les échoppes sont en train de baisser le rideau). Nous
retournons à Internet où, après une heure passée à essayer de faire marcher
la connexion, nous abandonnons et en trouvons un autre où notre micro se
connecte instantanément avec un bon débit qui nous permet de faire une visio
avec notre fille. Nous avons pu nous rendre compte qu'Internet n'est pas au
Top en Iran. Les cybercafés ne sont pas nombreux et il est rare que nous
puissions connecter notre micro.
Nous regagnons notre parking au Fin Garden et faisons quelques courses à la
petite boutique pour notre soirée apéro… eh oui, c'est samedi !
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1er/03/2009
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Départ de Kashan
Lever 7h, 10°C dans Prosper, beau soleil et vue sur les montagnes enneigées.
Nous nous préparons, faisons les vides et les pleins au bloc sanitaire du
parking, puis prenons la route vers Téhéran.
Nous faisons le plein de gasoil à la sortie de la ville pour 1€… nous avons
toujours du mal à y croire !
Nous prenons l'autoroute à péage directement à la sortie de Kashan, très
bonne et très roulante. Côté paysages, rien de folichon si ce n'est, sur les
100 premiers kilomètres, des monts tous bosselés, ocres et roses, qui
agrémentent un paysage toujours aride.
Sur la fin, le spectacle des monts enneigés, servant de toile de fond à la
ville de Téhéran, est aussi magnifique.
La circulation est intense, nous arrivons à nous repérer et à gagner le park
e Shar. Nous trouvons une place le long du parc et cassons la croûte dans
Prosper. Nous hésitons à rester là pour le bivouac, ne sachant si c'est
autorisé, de plus la circulation est insupportable et les bus ne passent pas
loin de Prosper. Un jeune homme et sa mère viennent nous voir et, en Farsi,
nous pensons comprendre qu'il vaut mieux ne pas rester là et qu'ils nous
invitent chez eux… mais c'est difficile d'en être sûrs car ils n'arrêtent pas
de téléphoner dans leur téléphone portable, par des gestes nous essayons de
leur expliquer que nous avons besoin d'un parking pour Prosper. Mais la
barrière de la langue est vraiment infranchissable et après avoir essayé
d'échanger un peu, nous décidons d'aller vers l'Ambassade de France. Bien
accueillis par le responsable sécurité, il nous dit que le mieux est de nous
poser … de l'autre côté de la rue, face à une guérite de garde. Ce point
étant réglé, nous sommes soulagés et décidons d'aller faire un tour vers le
quartier de l'Université où, en passant, nous avions repéré des librairies
les unes à la suite des autres. Comme les libraires ne parlent pas anglais,
un jeune homme nous vient en aide et nous conduit dans 4 boutiques
différentes avant que nous ne trouvions le Lonely Planet Iran… il veut même
nous l'offrir ! C'est adorable mais nous refusons poliment et lui expliquons
que son aide est le plus beau cadeau qu'il puisse nous offrir. Après nous
avoir conduits à un cybercafé, nous nous séparons en le remerciant très
chaleureusement. On sent que ça lui fait vraiment plaisir de nous avoir aidés
et ça c'est adorable.
Le retour à l'Ambassade est assez fastidieux avec Prosper car il fait nuit et
la circulation est démentielle, pensez : 14 millions d'habitants, faut bien
qu'ils soient quelque part ! Nous comprenons aussi pourquoi les voyageurs qui
arrivent en Iran en venant d'Europe sont surpris et désemparés par la
circulation et la façon de conduire des Iraniens… c'est un peu, beaucoup,
n'importe quoi.
En venant par l'autre côté, Inde-Pakistan, comme nous, plus rien ne peut nous
étonner en matière de conduite. Mais nous faisons très attention car nous
n'avons toujours pas d'Assurance !
Le Bivouac est très bruyant car la rue Neauphle le Château où se loge
l'Ambassade est très fréquentée.
Etape à Téhéran
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2/03/2009
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A Téhéran
Téhéran est une ville à part en Iran, comme le sont presque toujours les capitales.
Déjà hier nous en avions eu un aperçu en voyant toutes ces jeunes filles
hyper maquillées et portant le foulard avec désinvolture, très en arrière sur
la tête de façon à ce que l'on voit une partie de leur chevelure. Tels aussi
ces jeunes couples se tenant par la main… toutes choses interdites… partout
ailleurs en Iran.
La
circulation est démentielle : 14 millions d'habitants, il faut bien qu'ils se
déplacent ! A notre bivouac, jusqu'à minuit, ce fut un trafic ininterrompu.
Les bouchons d'oreilles nous ont permis cependant de bien dormir. Après le
petit déjeuner, nous nous préparons tranquillement puis passons un peu de
temps à travailler sur l'ordinateur jusqu'en fin de matinée. Nous partons
déjeuner dans un petit resto d'une bonne pizza à l'iranienne et baladons à
pieds jusqu'à la grande place de l'Imam Khomeini. Au retour, nous nous
arrêtons pour visiter le merveilleux National Jewels Museum (où sont
conservés les trésors royaux). Nous entrons dans un autre monde, au sous-sol
d'une banque, dans un immense coffre fort : les vitrines contiennent de
véritables trésors : les plus gros diamants du monde, qu'ils soient rose,
rouge, vert ou bleu, les couronnes des shahs pour diverses occasions, celles
des reines aussi, des quantités incroyables de bijoux, colliers énormes et
diadèmes en diamants ainsi qu'une incroyable variété d'objets tels épées,
poignard, miroirs, trône, vaisselle… en or, sertis de diamants, de perles…
nous n'avions jamais vu cela auparavant. Un monde de rêve. En sortant de là,
on se sent différent… et pour revenir sur terre, quelques courses au petit
supermarket du coin avant de retrouver notre cher Prosper (notre trésor à
nous !)
Lecture, sudoku, soirée tranquille
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3/03/2009
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Départ de Téhéran
Nuit assez bonne et fraîche. A 6h du matin nous allumons le chauffage car il
ne fait que 10°C dans Prosper… un peu juste pour prendre le petit déjeuner
confortablement !
Nous nous préparons puis levons le camp, direction Nord: la mer Caspienne.
Nous voulions nous arrêter à Internet mais impossible de se garer, tant pis.
Nous galérons un peu pour sortir de Téhéran et nous trompons un peu avant
d'arriver sur la bonne autoroute vers Karaj. Ensuite, c'est la route qui part
dans la montagne. Pas vraiment folichonne car c'est absolument minéral, aride
avec quelques passages à côté de la neige. Le temps est gris et le paysage
manque un peu de couleur. A midi nous faisons la pause déjeuner dans un des
nombreux restaurants qui bordent la route et André se régale d'une truite… ça
faisait bien longtemps ! Nous montons jusqu'à 2650m avant de redescendre vers
la mer. Enfin si on veut, car la mer il faut chercher pas mal pour trouver un
accès qui y mène. Un adorable policier de la ville de Nowshahr nous indique
un bon spot pour la nuit, à 2km de là, en repartant vers Chalus. On le
trouve, on se pose en bord de mer. Super. Il fait froid mais beau et nous
enfilons parkas et bonnets pour aller balader sur ce bord de mer plein de
galets, où des familles se promènent, où des jeunes fument le narguilé assis
à des tables en terrasse.
A 16h, le soleil nous laisse tomber et comme le vent ne faiblit pas, nous
nous réfugions dans Prosper pour la fin d'après-midi.
On boit un coup de la "boisson de Marseille" dont une bouteille se
trouvait par hasard dans un lieu tenu secret !
Etape à Chalus/Nowshahr
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4/03/2009
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Départ de Nowshahr
Bonne nuit malgré un peu de bruit en soirée, de la pluie assez forte dans la
nuit, de la fraîcheur sur le matin et de nos -14mètres sous le niveau de la
mer ! Explication : la mer Caspienne est elle-même à environ -27 mètres !
On travaille un peu, on répond aux mails collectés hier au cybercafé et on
part en direction de Ramsar en faisant une halte à Internet. Nous déjeunons
dans Prosper en bord de route… et là, nous décidons de faire demi-tour,
direction l'Est. En effet, particularité du coin : il est difficile voire
impossible d'accéder à la mer, car bordée de maisons, résidences…. Il n'y a
plus de passages sur des dizaines de Km et de ce fait les plages sont
privées. Pas réjouissant.
On espère mieux de l'autre côté et c'est le cas. On fait étape après 135 Km
environ à Babol Sar. On se pose en bord de mer, sur une petite plage, à côté
d'une guinguette dont le tenancier nous offre thé et café. Sympa.
Il fait bien frais : 14°C
Soirée studieuse avec guide Iran pour peaufiner notre périple Iranien.
Etape à Babol Sar
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5/03/2009
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Départ de Babol Sar
Lever à 7h, 8°C dehors, après une nuit assez bonne seulement troublée en soirée
par quelques boum boum d'hyper sonos de voitures de jeunes, comme on en
entend partout dans le monde.
Mais après minuit, plus personne, il faut dire que ça caillait grave dehors
hier soir. Il a plu presque toute la nuit et la mer Caspienne paraît bien
triste et en colère ce matin avec un bon vent du nord et de la grisaille à
n'en plus finir.
Nous quittons la côte… pas tristes du tout, bien au contraire. Peut-être qu'à
la belle saison, avec du soleil, et si on n'a jamais vu la mer, ça peut
devenir attrayant. En l'occurrence, ça ne l'est pas. Nous roulons sans
problème en passant par Babol, Amol et ensuite nous attaquons la route de
montagne. Un contrôle de police vérifie nos pneus et juge qu'ils sont OK pour
la neige. Les panneaux "chaînes" à neige sont légion. Aïe, va-t-on
l'avoir ?
La route monte, monte avec beaucoup de trafic mais ça roule bien et la route
est bonne.
Pause déjeuner dans un décor très enneigé à 2675m. On se régale d'un bon
ragoût Irlandais préparé hier soir par Patricia, avec les pommes de terre et
le mouton achetés hier matin au marché de Nowshahr.
Encore quelques mètres et nous passons le col à 2750m avant de redescendre
vers Téhéran. Nous trouvons cette route plus sympa que celle que nous avions
prise à l'aller.
A Téhéran, la chance nous fait questionner deux jeunes en 405 sur la
direction que nous devons prendre pour aller à Kashan. Et eux, très sympa,
vont nous mener jusqu'à la sortie de Téhéran, au début de l'autoroute. Ouf,
on a gagné des nerfs et du temps.
Autoroute sans soucis, ni grand intérêt jusqu'à Kashan où on fait le plein de
gasoil pour 1,3 €… Bon ne râlez pas, ça ne durera pas !
Ici, nous sommes en terrain connu et sans hésitation, nous allons nous poser
sur "notre" parking du Fin Garden.
500 Km aujourd'hui valent bien un bon repas et un bon repos, mais nous sommes
contents d'être sortis de la "grisaille du nord".
Etape à Kashan
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6/03/2009
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Départ de Kashan
Lever vers 6h30, 10° dans Prosper, on chauffe !
On se prépare, on discute avec 3 Téhéranais dont un parle bien le Français
(il est traducteur). On s'en va après avoir fait le plein et les vides et
lavé Prosper. Direction Ispahan par l'ancienne route pour pouvoir faire un
stop à Abyaneh, un village typique en pisé, où les gens portent encore le
costume ancestral et parlent leur dialecte. La balade à pied dans le village
est intéressante mais le petit vent glacial qui souffle nous fait friser les
oreilles (nous sommes à plus de 2500 mètres et ça se sent à la température).
Nous faisons la pause déjeuner dans ce cadre montagnard, au bord d'un petit
ruisseau puis reprenons la route en direction d'Ispahan que nous atteignons
en moins de 2h. Route intéressante, sans trafic, avec de belles vues sur les
montagnes.
Arrivés à destination, nous allons (guidés par un gentil monsieur) à l'ITTC
hôtel pour voir si on peut y camper. Bien sûr, qu'ils nous disent, en payant
100 000 Rials (environ 10 dollars). Nous refusons et partons en ville
demander à l'hôtel Abbasi s'ils nous acceptent sur leur parking. Accueil
charmant, ils ne peuvent pas nous accepter sur leur parking pour des
questions de sécurité, mais un des réceptionnistes qui termine son service,
nous accompagne au Ghadir Garden où, sur le parking, il y a une antenne EMS
(équivalent SAMU) et un poste de police. Nous nous posons là, en toute
sécurité, en bordure d'un jardin immense. Aussitôt une famille adorable
(encore une) vient nous souhaiter la bienvenue et nous discutons avec eux, en
anglais, durant presque une heure.
Aujourd'hui c'est vendredi, donc jour de repos et les iraniens continuent à
arriver en soirée pour pique-niquer… avec 15°C dehors ! Nous, on se met au chaud dans Prosper.
Après dîner, on remet le nez dehors et nos gentils voisins secouristes nous
invitent à aller chez eux, dans leur mobil home. On y passe une bonne soirée
à échanger sur tous les sujets qui les intéressent avec toujours la même
première question : "Que pensez-vous de l'Iran et des Iraniens
?" et ensuite "Est-ce que
les français pensent que nous sommes tous des terroristes ?" A ce
propos, nous avions déjà eu la même question venant de Pakistanais. Ce fut
l'occasion pour nous de réaliser qu'ils sont très peinés par l'image que leur
pays renvoie au monde, à cause du terrorisme. Ils ont très peur que nous
prenions tous les musulmans pour des terroristes, les pauvres ! comment
pouvons-nous les rassurer ?
Ensuite nous discutons de salaire (ils gagnent environ 900€/mois), de la
drogue qui touche beaucoup les jeunes (trafic facile avec l'Afghanistan à
côté). Il y a environ 4 morts/jour sur la route dans le seul secteur
d'Ispahan et 3 suicides, surtout des jeunes, victimes de la drogue. On se
sépare très rapidement car ils sont appelés en urgence et partent aussitôt
avec leur ambulance.
Etape à Ispahan
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7/03/2009
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A Ispahan
A 7h, 5°C dehors, 10° dedans, ça caille ! Un bon coup de chauffage et le
soleil qui arrive réchauffe vite l'atmosphère. Aujourd'hui, nous partons
visiter cette belle ville. Nous laissons notre Prosper là, il ne risque rien,
et partons en taxi vers la deuxième plus grande place au Monde, celle de
l'Imam. Et dieu sait qu'elle est belle ! En descendant du taxi, nous sommes
presque assommés par la taille et la beauté de la place. Certes, elle est
immense. Son centre est couvert de pelouses et de fleurs. Elle est bordée par
une double rangée d'arcades abritant des échoppes d'artisans "aux doigts
d'or" qui travaillent le cuivre, la faïence, les émaux, les tapis… mais
le plus beau et le plus impressionnant de tout, c'est l'immense mosquée de
l'Imam qui se trouve au bout de la place et la petite mosquée de Sheik
Loftollah sur le côté, un vrai petit bijou, qui était réservé à l'usage privé
du shah et de sa famille. Impossible de décrire la beauté des mosaïques et
des émaux qui recouvrent les coupoles, les minarets et les façades de ces
mosquées. Tant de splendeurs nous laissent rêveurs…
Après avoir bien fait chauffer la semelle de nos baskets à visiter toutes ces
merveilles ainsi que le bazar, nous nous octroyons une pause déjeuner dans un
resto au cadre sympa et très oriental.
Nous retournons à Prosper en milieu d'après-midi après avoir acheté des
douceurs car ce soir nous sommes invités.
Le taxiteur qui nous ramène nous avoue son amour pour le Shah alors que
"les barbus enturbannés ne sont pas bons" (dixit). Etonnant ce
langage franc dans un pays où la liberté d'expression n'est pas vraiment de
mise.
Notre invitation tombe à l'eau, RdV manqué, hélas. Notre ami ne vient pas
comme prévu. Nous nous consolons avec une goutte de l'apéritif des
Marseillais et nous nous organisons un bon petit repas en musique.
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8/03/2009
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A Ispahan
Si, quelques jours auparavant, quelqu'un nous avait posé la question : alors,
que pensez-vous de votre voyage en Iran ?, avec honnêteté, nous aurions répondu
que nous aimions ce que nous avions vu, qu'il y a de très belles choses à
voir, que les gens sont adorables, MAIS… que c'est un cran en dessous de ce
que nous imaginions sur la base de nos lectures, des récits ou évocations des
autres voyageurs. Pourquoi ? à part les quelques belles choses vues,
essentiellement mosquées, caravansérails, citernes, glacières, hammams et
autres, les paysages sont languissants car arides, désertiques, rocailleux,
du minéral à perte de vue. La nourriture n'a rien d'exceptionnel, la conduite
des iraniens n'est pas sympathique (on se demande comment des gens aussi
chaleureux et accueillants et souriants peuvent devenir aussi gougnafiers
lorsqu'ils sont derrière un volant !). La tristesse des tenues féminines est
affligeante… le noir est de rigueur. Pas ou peu de couleurs ici si ce n'est
celle des dômes des mosquées. Sans parler de notre déception côté Mer
Caspienne. Bref, on se régalait, on ne s'éclatait pas…
... Puis vint ISPAHAN ! Alors là c'est autre chose. Du grand, du beau, de
l'Art dans toute sa splendeur. A elle seule, cette ville vaut le voyage en
Iran. On ne va pas plagier le "Guide du Bourlingueur" mais il y a
des trésors à voir. Et les gens, ici comme peut-être plus qu'ailleurs, sont
incroyablement accueillants. Il y a dans l'air un je ne sais quoi qui rend
cette ville très douce à vivre.
Bref, la note IRAN est remontée très fort.
Ceci étant dit, aujourd'hui nous allons continuer notre découverte de la
ville en commençant par le pont Khadjoo. Nous marchons ensuite jusqu'à
l'hôtel Abbasi, ancien caravansérail devenu hôtel de luxe. Nous buvons un
vrai expresso dans un décor de rêve, oui c'est du luxe… mais du beau luxe à
l'Orientale… on pourrait s'exclamer d'admiration à chaque détour de couloir.
Nous déambulons sur le boulevard Tchahar Baghi, les Champs Elysées d'Ispahan.
Après avoir déjeuné dans un petit resto, nous marchons jusqu'au SI-O-SE-POL,
le plus beau pont à nos yeux, bordé de jardins sur chaque rive. Un passage
rapide à Internet, quelques bricoles de courses puis nous rentrons en taxi.
Patricia bosse sur un nouveau logo pour notre site…
Fin d'après-midi et soirée cool.
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9/03/2009
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Départ d'Ispahan
Notre visa d'un mois ne nous laisse pas vraiment le temps de traîner… alors
ce matin, nous partons pour Persépolis.
Très bonne autoroute, bien roulante, et les 440 kilomètres sont avalés en peu
de temps. Pause déjeuner dans un petit resto d'Abadeh, puis visite du site de
Naqsh-e-Rostam qui abrite les nécropoles de 4 rois Achéménides, directement
creusées dans des parois rocheuses à 22 mètres du sol. Les bas reliefs de
chacun des tombeaux sont très beaux. 5 km plus loin, nous nous posons pour la
nuit, sur le parking du site de Persépolis, à côté de la station de police.
Comme nous avons de l'eau à portée, j'en profite pour faire une lessive car
ici en Iran, nous n'avons toujours pas trouvé de laverie !
Nous
nous faisions la réflexion aujourd'hui que les paysages Iraniens que nous
trouvons sans grand intérêt, doivent être plus sympas à partir du printemps.
Pour preuve, les paysages se sont égayés aujourd'hui sur la fin du parcours,
en rencontrant des arbres en fleurs et des prairies verdoyantes.
A
part ça, nous nous sommes mis à 2 boissons locales : la bière islamique (si,
si !) sans alcool avec un goût à mi-chemin entre bière et cidre, et le dough,
un yaourt à boire, salé et parfumé avec des feuilles de menthe, très bon et
très désaltérant, nous l'avons adopté avec plaisir.
Etape à Persépolis
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10/03/2009
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Départ de
Persépolis
Très bonne nuit juste troublée par de brefs aboiements de chiens et… une
masse non-identifiée faisant du toboggan sur le toit de Prosper. Comme il ne
semble pas y avoir de singe ici, ce devait être un chat.
Lever à 7h avec 15°C dans Prosper… ça se réchauffe. Nous nous préparons et
partons visiter le site. Le ciel est encore couvert, mais le soleil nous
rejoint vite et nous n'avons pas beaucoup de monde. Donc visite tranquille et
intéressante. Nous ne sommes ni passionnés, si spécialistes donc pas du genre
à passer des heures à admirer des ruines, d'autant plus que nous avons du mal
à "reconstituer dans notre tête" ce que devait être la réalité et
le faste de cette capitale d'apparat de l'Empire Perse, vu ce qu'il en reste.
Mais le site se trouve dans un cadre agréable et nous y avons vu de beaux bas
reliefs. Les profanes que nous sommes ont quand même préféré Angkor, le
Colisée ou l'Acropole… mais ceci n'engage que nous.
Nous prenons ensuite la route vers Shiraz. Passage au Zand Hôtel, réputé
accepter les overlanders, mais le porche d'entrée interdit le passage à
Prosper. Nous déjeunons puis déambulons à pieds dans le quartier et trouvons
un parking gardé qui nous accepte avec un prix spécial à 24000 rials les 24h
(2€). Nous allons chercher Prosper et nous nous garons au fond du parking.
Nous sommes contents de notre aubaine car ce parking est une immense cour
fermé, en plein centre ville, donc à deux pas du Fort, du bazar, de la
mosquée… tout ce que nous voulons visiter. De plus, nous avons un caféNet à
l'angle de la rue.
Nous passons la fin d'après-midi à modifier toutes les pages de notre site
Web en y intégrant le nouveau logo.
Soirée tranquille, mais le quartier lui ne l'est pas. Nous sommes dans le
quartier des cinémas et le va et vient sur le parking est incessant jusque
vers 23h.
Etape à Shiraz
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11/03/2009
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A Shiraz
La nuit fut très calme au-delà de 23h. Lever à 7h45 avec 15°C dans Prosper et
un soleil voilé.
Une fois prêts, nous partons à pieds à la découverte de Shiraz. Nous allons vers
le Bazar et la Mosquée Vakil en passant par la grande esplanade qui longe le
Fort. Très plaisante, arborée et fleurie. Au passage nous admirons les
remparts et les 4 tours d'angle du Fort. Une des tours penche dangereusement,
tous les experts dont ceux de Pise se sont penchés sur son cas pour essayer
de trouver une parade avant qu'elle ne tombe. Le Bazar très typique et
pittoresque nous occupe un moment… décidément on ne s'en lasse pas et la
Mosquée est particulièrement belle et originale, encadrée par ses deux cours
à arcades. Nous déjeunons dans un restaurant proche de la mosquée puis
retrouvons notre Prosper, bien sage dans son parking. Fin d'après-midi à
peaufiner la mise à jour du site et soirée peinarde.
De nouveau, trafic intense sur le parking… les iraniens doivent aller tous
les soirs au cinéma !
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12/03/2009
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Départ de Shiraz
Bonne nuit. Lever à 6h45 avec le soleil. Une fois prêts, nous filons à
Internet (hier soir nous avons eu une petite flemme !) pour faire l'énorme
mise à jour du site. Nous avons modifié de très nombreuses pages pour
l'insertion du nouveau logo. Nous y passons la matinée puis rentrons déjeuner
dans Prosper avant de quitter notre parking pour aller visiter le tombeau de
Sa'di, grand poète Iranien. Il est inhumé dans l'Hermitage où il vécut la fin
de sa vie. Son tombeau se trouve dans une sorte de mausolée recouvert de
céramiques décorées de fleurs et d'oiseaux avec des vers des ses poèmes
inscrits sur les murs. Ce mausolée se trouve au milieu d'un grand jardin,
très fleuri et arboré, beaucoup de cyprès, symbole d'éternité. Un vrai havre
de paix seulement troublé par le chant des oiseaux.
Nous prenons ensuite la route pour Firuz Abad qui traverse de beaux paysages
de collines qui, soudainement se couvrent d'arbres en fleurs. Sorte de gros
genêts à fleurs blanches, c'est beau. Nous voyons également de beaux
troupeaux appartenant à la tribu Qashqa'is qui nomadise dans cette région du
Fars. Ici, pas de foulard, tchador ou hijab noirs… les femmes sont habillées
de tissus fleuris et colorés et mettent une sorte de long voile en couleur
(et non noué) sur leur cheveux. Un autre visage de l'Iran s'offre à nous avec
ces tribus nomades qui vivent dans de grandes tentes noires en campement
isolé ou à plusieurs familles.
Arrivés à Firuz Abad, nous questionnons le seul hôtel de la ville, le Tourist
Inn, pour passer la nuit sur leur parking. Ils nous demandent 100 000 rials…
ils commencent à nous faire ch…. ces crétins d'hôteliers et en plus, pas
moyen de discuter, c'est comme ça, tu paies ou tu te casses. Nous demandons
aux policiers qui nous conseillent d'aller nous poser auprès du poste de
contrôle routier qui se trouve à 3Km de là. Ce que nous faisons aussitôt.
Nous sommes accueillis gentiment par les policiers qui nous font garer juste à
côté de leur bureau. C'est bruyant, pollué, en cette fin d'après midi où le
trafic est assez important, mais ça se calme en début de nuit.
Etape à 3Km de Firuz Abad
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13/03/2009
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Départ de Firuz
Abad
Lever 4h45 avec 14°C après une nuit assez bonne grâce aux bouchons
d'oreilles. Nous souhaitons rouler tôt et faire le maximum de route
aujourd'hui.
La route s'avère bonne presque tout le long et très agréable pendant une
bonne partie du trajet. Certes, c'est encore et toujours minéral mais avec
des monts érodés aux formes étonnantes, avec des nomades et leurs troupeaux,
avec des zones d'arbres en fleurs. Bref, longue étape mais agréable jusqu'à
ce que nous ayons rejoint le Golfe Persique, après quelques hésitations sur
les directions à suivre car ici, les panneaux sont écrits uniquement en
Persan, que ce soit les directions ou les noms des villages traversés.
Première vision du Golfe Persique très décevante, il est tout marron de
mazout !
Nous continuons à longer la côte jusqu'à Bandar-e-Lengeh où toute la vie
s'est arrêtée, dont celle du Port, puisque nous sommes vendredi, jour
sacrosaint du repos hebdomadaire, tout est fermé et la population part
pique-niquer et camper. Après une tentative infructueuse à l'hôtel Diplomat
qui ne nous veut pas sur son parking, nous allons à 2-3 Km de là, sur le
parking d'un grand parc aménagé en bord de mer, avec pelouses, kiosques, jeux
d'enfants, grande promenade avec bancs, une ou deux boutiques. Là, les
gardiens nous accueillent avec le sourire et on peut y rester sans problème…
et gratuitement.
Balade en bord de mer (là elle est bleue !), un bon coup de bière islamique
et les 584Km de l'étape d'aujourd'hui sont effacés.
Soirée tranquille avec une bonne bouteille de vin chilien qui, par le plus
grand des hasards, se trouvait avec quelques autres "oubliées" dans
des endroits que la discrétion nous empêche de préciser !
Depuis Shiraz et de plus en plus en descendant vers le Sud, nous avons pu
admirer les robes des femmes nomades, d'abord très différentes du tchador
labelisé officiel, avec une amplitude, des motifs, des couleurs, des dorures…
superbes. Ensuite, le tchador, dans le sud prend un peu de
"couleur", souvent beige ou marron, quelquefois avec des motifs
discrets. On n'est pas encore revenus en Inde côté couleur, mais d'ici
quelques années sûr que ce sera le cas… sauf si un nouvel Ayatollah en remet
une couche… d'interdits sous couvert de la religion !
Soirée sympa dans ce parc où de nombreuses familles ont monté la tente et où
tout le monde pique-nique sur les pelouses ou dans les petits kiosques.
Etape à Bandar-e-Lengeh
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14/03/2009
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Départ de
Bandar-e-Lengeh
Lever 6h après une nuit calme. Ce parc est un bon spot pour le bivouac. De
nombreuses tentes nous ont tenu compagnie, posées sur les trottoirs de
l'allée ou du bord de mer. Nous nous sommes rendus compte, au fil des jours,
que les Iraniens ne craignaient pas le froid et pique niquait ou campait,
même par des températures basses. Bon, ici il fait meilleur que dans le nord,
mais seulement 13°C la nuit. Beau soleil qui se lève en même temps que nous.
Au fait, nous découvrons que certains hommes portent déjà la longue djellaba
blanche et le keffieh (comme aux Emirats) et beaucoup de femmes, en plus de
porter des habits colorés, portent aussi le masque avec nez en cuir. Bah !
Nous nous préparons et filons au bureau des tickets de ferry pour se
renseigner. Nous apprenons qu'il n'y a que des ferrys pour passagers qui
partent d'ici. Pour les véhicules il faut aller à Bandar-e-Abbas. Bon, au
moins nous en avons le cœur net !
Et hop, nous voilà partis. La route est très bonne et très roulante (nous
roulons à 100 Km/h tout le long). Au
début nous avons des paysages étonnants de roches érodées curieusement, avec
des passages sympathiques de route côtière.
Arrivés à Bandar-Abbas, nous nous rendons immédiatement aux bureaux de la South Shipping Line (à 2km environ
après l'entrée du Port Bahonar). Et là, nous sommes pris dans un tourbillon
car nous pouvons prendre un ferry le lendemain à condition de faire toutes
les démarches aujourd'hui avant 14h (ensuite tout sera fermé et demain c'est
férié). Comme nous savons que les ferries sont parfois annulés, mieux vaut
tenir que courir ! Il est 10h45, on y va :
·
Acheter nos tickets passagers (100 $US/personne)
·
Aller à la banque en bas de l'immeuble déposer 920 $US
pour paiement du passage de Prosper après de rudes négociations pour faire
baisser le prix… de 50$ seulement !
·
Retourner avec le reçu de la banque pour avoir un
papier pour le Port
·
Aller au Port et aux Douanes
·
Attendre la fin de la prière de tous les agents des
douanes réunis dans la partie centrale des guichets, prière conduite par un
Imam.
·
Enfin, 15 minutes plus tard, un agent rempli un papier
puis ensuite… c'est une bonne dizaine de bureaux, coups de tampons,
innombrables photocopies, remplissage de registres, vérifications, tout ceci
uniquement pour les douanes.
Heureusement, un agent (ne parlant pas anglais) est chargé d'accompagner
André dans ce labyrinthe administratif où personne ne parle anglais et chacun
veut jouer au petit chef. Les Indiens n'ont qu'à bien se tenir : les Iraniens
sont sur le point d'être aussi cons qu'eux.
·
Mais ce n'est pas fini car après il faut faire toutes
les formalités du Port : plusieurs bureaux, des papiers, des refus car il
manque….
·
Enfin, malgré nos protestations, nous sommes obligés de
rentrer Prosper dans la zone sous douanes, mais on les prévient qu'on reste
dedans. Refus. Après maintes négociations, menaces de repartir, explications
avec X interlocuteurs qui parlent anglais de façon très précaire… nous
obtenons l'autorisation de rester dans Prosper.
·
OK on a eu gain de cause mais ZUT et re-ZUT car nous
voulions faire le plein de gasoil, passer à Internet, faire des courses… nada
de tout ça, nous sommes coincés sous douane !
·
A 16h nous avons tous les papiers, tampons et autres et
nous allons attendre sagement pendant une trentaine d'heures le départ. Nous
commençons par déjeuner, ce que nous n'avions pas pu faire avant et nous
avons la dalle !
·
Et vlan ! à 17h30 on vient chercher André car un pseudo
gradé du Port ne veut pas que nous restions dans le CC pour la nuit. Nous
devons aller à l'hôtel. Que nenni… et André pour la Xième fois de la journée
monte sur ses grands chevaux, demande à parler au directeur du Port, menace…
Bon, au bout d'un certains nombre de coup de fil, de l'aide d'un passant
parlant anglais (les autres ne le parlant pas du tout), l'autorisation nous
est accordée de dormir dans notre château à nous.
Non mais ! pas question de les laisser jouer aux petits chefs qui ont le
petit pouvoir d'emmerder les étrangers… on a déjà donné !
Bon
après toute cette agitation, la soirée est calme, rythmée par l'arrivée ou le
départ des bateaux… nous sommes aux premières loges, mais cantonnés tout de
même dans un périmètre assez restreint. Nous n'avons pas le droit d'aller
nous promener où bon nous semble, alors nous prenons soin de ne pas heurter
les autorités !
Etape à Bandar-e-Abbas
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15/03/2009
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Départ de
Bandar-e-Abbas
Très beau soleil à 7h30 à notre lever et déjà 19°C. Le port est calme. C'est
férié aujourd'hui en Iran (anniversaire de la naissance de Mahomet) et peu de
camions trafiquent dans le port. La nuit a été bonne.
Nous préparons un minimum Prosper pour la traversée en enlevant tout ce qui
peut "tenter" dans la cabine de conduite. Notre aide pour les
formalités revient en matinée pour finaliser ces dernières. On le voit aller
et venir d'un bureau à l'autre toute la matinée pour enfin nous rendre notre
CPD vers… 15h.
Ensuite ce fut le début du chantage/arnaque : si vous ne payez pas 35$ (soi
disant payés par notre "guide" aux douanes, vous ne pourrez pas
charger votre véhicule sur le bateau. On passera sur la colère d'André, les
menaces… et nos demandes de justificatifs. Bref, il faut payer (encore !)
On embarquera à 18h, après passage à l'immigration, pour un départ vers
21h30. Nous sommes en tout… 3 passagers et 1 véhicule (le notre) sur le
ferry.
Bye
Bye l'Iran.
Vers
22h30, un membre de l'équipage nous a apporté nos repas. Très agréable et
inattendu.
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16/03/2009
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Arrivée à Dubaï
(Emirats Arabes Unis)
Finalement, la nuit a été assez bonne car nous avons pu nous allonger sur des
banquettes pour dormir, vu que nous n'étions que 3 dans un espace prévu pour
au moins 300 !
Vers 7h du matin on nous a servi le petit déjeuner. Nous avons pu accéder à
Prosper comme on le voulait.
Nous arrivons au port de Sharjah, près de Dubaï vers 8h30. Nous sommes aidés
par un adorable agent des douanes pour toutes les formalités qui prennent
environ 2h30. Les policiers, les douanes, l'immigration… tout le monde est
très sympa. Cependant, fouille très approfondie de mon sac, chien
"détecteur de crack" pour Prosper. Mais pas de visite ni de fouille
de la cellule ; juste un contrôle du numéro de châssis.
575 Dirhams plus tard, nous sortons du port, direction Dubaï. Déjeuner,
internet, passage chez le transitaire que nous avions contacté pour le futur
shipping de Prosper vers l'Afrique du Sud. Puis on va se poser… au paradis :
belle plage de sable blanc immaculé, grand soleil dans un ciel azur, eau
"bleu/vert lagon", bonne petite brise fraîche pour atténuer les
40°C ambiants. Un bon bain dans le Golfe Persique, une bonne douche de plage…
et hop on repart faire des courses chez… Carrefour !
Bon, les prix sont… chers. Mais on
trouve quelques produits qui sont devenus précieux à nos yeux ces derniers
mois : moutarde de Dijon, Nescafé…
Nous allons ensuite nous poser pour la nuit au bord de l'Open Beach de
Jumeirah.
Ce Dubaï que nous connaissions déjà pour y avoir passé une semaine, dix ans
auparavant, nous surprend de nouveau. Peut-être que les mois qui précèdent,
passés dans des pays loin d'être aussi modernes, développés, propres…
contribuent à amplifier ce choc. Ici, c'est un peu le même sentiment que
lorsqu'on arrive à Las Vegas : démesure des grands buildings qui, ici, non
contents d'être hauts sont en général originaux et beaux. Démesure dans le
luxe : ici on voit, toutes les 2 minutes, le dernier modèle le plus luxueux
qu'on verra peut-être une seule fois à Paris : Maserati, Corvette, Porsche…
C'est le concours du plus beau magot sur 4 roues.
Ce qui nous marque aussi c'est la beauté des plates-bandes, parcs et jardins
qui bordent les trottoirs/esplanades et les routes. Et en plus tout est d'une extrême propreté
et très bien entretenu. Les mosquées sont magnifiques et en général couleur
sable. Bref, pour quelques petits jours, ça nous fait du bien de re-respirer
la "civilisation", sans que cela cache une quelconque offense envers
ceux qui vivent très très loin de ce luxe et de ces richesses.
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La
suite sur le è Récit Emirats Arabes Unis
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